Edito de janvier 2013
L’agenda du mois de janvier est arrivé. Vous pouvez le télécharger en cliquant ici. Voici l’éditorial.
2012 s’en va. Après cette année chargée pour les LGBT, ponctuée de bons (la naissance officielle des CHEFF, les divers anniversaires d’associations qui font dire que les années « en 2 » et « en 7 » sont prolifiques) et de moins bons (les drames de Liège) moments, 2013 se profile donc à l’horizon. Cette nouvelle page à écrire s’annonce tout aussi riche (espérons-le, que dans ses aspects positifs) que la précédente.
Deux perspectives majeures sont, à mon sens, à souligner. En premier lieu, il faut mentionner la vie au et du CHEL, et les évolutions que celle-ci va immanquablement connaître. A l’heure où ces lignes sont écrites, les CHEFF ne savent pas encore s’ils obtiendront leur agrément en tant qu’organisation de jeunesse auprès de la Communauté française. Toutefois, la décision, imminente, est attendue pour ce mois de janvier. Quelle qu’elle soit, le CHEL, pôle liégeois de cette fédération, continuera sur sa lancée, maintenant bien inspirée par l’aventure CHEFF : ouverture accrue sur la communauté universitaire, par, entre autres, des collaborations attendues avec d’autres cercles étudiants, poursuite de son oeuvre de sociabilisation grâce aux activités hebdomadaires, et, last but not least, le maintien d’une « cellule accueils » de qualité. En second lieu, 2013 va, selon toute vraisemblance, être à nouveau une année où une vénérable institution -le mariage- sera sous le feu des projecteurs LGBT. En effet, en France, le débat sur le « mariage pour tous » devrait connaître son épilogue (provisoire ?) et, aux Etats-Unis, deux arrêts de la Cour suprême sont attendus sur le même sujet. L’heure n’est pas venue de dresser le bilan de ces débats encore inachevés. Toutefois, cet éditorial me laisse la liberté de souligner certains risques, pour lesquels je ne prétends pas avoir de réponses fermes et définitives. Cette évocation, qui peut en étonner certains, ne traduit pas (loin s’en faut) une opinion négative sur le fond du débat, mais s’intéresse à la forme de celui-ci. Certes, l’article 143 de notre Code civil dispose fièrement que « deux personnes de sexe différent ou de même sexe peuvent contracter mariage ». Au vu de ce rôle de pionnier tenu par la Belgique, la tentation est grande pour les citoyens du Royaume, surtout face à leurs voisins français, de s’ériger en modèle absolu. Or, un modèle de progrès est-il parfaitement transposable, encore une fois dans sa forme, dans un autre Etat, avec ses propres traditions, façons de faire et rythmes, aussi exaspérante que puisse être cette lenteur ? De même, le risque est immense de voir l’amalgame se faire, aux yeux des LGBT, entre opposition au mariage entre personnes de même sexe et homophobie voire, peut-être pire, entre croyants/religions et certaines opinions extrêmes défendues par certains de leurs représentants. Or, au fond, être « christianophobe », islamophobe ou antisémite, n’est-ce pas la même chose qu’être homophobe : rejeter la différence et nier la liberté ? L’extrémisme fait son lit de l’ignorance et de l’incompréhension, et peut surgir de partout. Il est donc du plus impérieux devoir de chacun de s’ouvrir vers l’autre et ses différences. Unis dans la diversité, n’est-ce pas un bon voeu (pieux ?) pour 2013 ?
Bonne et heureuse année 2013 à tous, et bonne bloque aux intéressés !